RECHERCHES SUR MOUÈRE.                          75
mariage avec Madeleine de l'Hermite de Souliers, fille de son ancien ami Jean-Baptiste de l'Hermite et de Marie Cour­tin de la Dehors1, à qui Madeleine Béjard avait acheté la grange de la Souquette. Esprit de Raimond ne survécut pas longtemps à son ancienne maîtresse, qui était devenue son amie et avait, le soin de ses affaires embarrassées; U mourut le 1er décembre 1672.
Les autres papiers de Madeleine Béjard sont relatifs à l'o­bligation souscrite à son profit, en 1655, par un receveur des tailles de Montélimart *, dont il a été parà l'époque du séjour de la troupe de Molière dans le midi de la France,, et à des sommes prêtées par Madeleine à un avocat en parle­ment et à Louis Bertelin, sieur de Lisle8. Tous ces papiers restèrent entre les mains de la légataire; et le 19 mars 1672 l'argent trouvé chez Madeleine fut remis, suivant ses denres volontés, à Pierre Mignard, excepté la somme de deux cents livres retenue par Molière et sa femme « pour étre employée aux dépenses menues et plus pressantes, faites et à faire au sujet du cès de ladite défunte. »
La mort de Madeleine Béjard fut presque immédiatement suivie de celle de son beau-frère, onard de Lonie. Ge­neviève, bien qugée de quarante-huit ans, ne tarda pas à se remarier avec Jean-Baptiste Aubry, paveur des bâtiments du Roi, qui prenait le titre de sieur des Carrières. Par son cotrat de mariage*, Geneviève apporte à la future communauté le « contenu en l'inventaire qu'elle a fait faire à sa requète après le décès dudit défunt son mari », plus le quart d'un terain situé dans le faubourg Saint-Antoine et quatre cents livres de rente viagère qui lui avaient éléguées par sa scaur Madeleine; elle stipule en outre que « Jean-Baptiste de Lo­nie, fils d'elle et dudit défunt, sera nourri, instruit et.en-
1.  J'ai trouvé l'indication de Ieur contrat de mariage dans l'étude de M. Emile Jozolt, sur le répertoire du notaire Moufle^ui a rédigé le'testament et dressé l'inventaire de Madeleine Béjard.
2.  Document n° XLII, cote deux. — a. Idem, cotes une et cinq. 4. Document n° XLIV.